Who's for the game, by Jessie Pope.
 
Jessie Pope (18 mars 1868 – 14 décembre 1941) est une poétesse anglaise, écrivain et journaliste, plus particulièrement connue pour ses poèmes d’encouragement patriotique publiés pendant la première guerre mondiale.

C’est à elle que s’adresse le poème de Wilfred Owen, Dulce Et Decorum Est alors que la réputation de la poétesse avait pâli, pour tomber dans une certaine obscurité, au moment même où se développe celle des «poètes de guerre» tels que Siegfried Sassoon et Wilfred Owen lui-même.

Voici son poème le plus célèbre, celui sur lequel portera notre analyse:


Who’s for the game?

Who’s for the game, the biggest that’s played?
The red crashing game of a fight?
Who’ll grip and tackle the job unafraid?
And who thinks he’d rather sit tight?
Who’ll toe the line for the signal to ‘Go!’?
Who’ll give his country a hand?
Who wants a turn to himself in the show?
And who wants a seat in the stand?
Who knows it won’t be a picnic –not much-
Yet eagerly shoulders a gun?
Who would much rather come back with a crutch
Than lie low and be out of the fun?
Come along, lads –
But you’ll come on all right –
For there’s only one course to pursue,
Your country is up to her neck in a fight,
And she’s looking and calling for you.
 
A présent, en voici la traduction en français:


Qui veut jouer?

Qui veut aller jouer, au plus grand de tous les jeux,
Le jeu rouge et fracassant du combat?
Qui saisira et affrontera sans peur ce boulot?
Et qui pense qu’il préfère rester dans son coin?
Qui le sait que ça n’sera pas une promenade de santé – ça non! –

Et qui pourtant prend son fusil avec entrain?
Qui préfèrerait de loin revenir avec une béquille,
Que d’se terrer et rater la fête?
Venez, les gars – Mais vous allez bien venir –
Car il n’y a qu’un seul cours à suivre,
Votre patrie est jusqu’au cou dans la bagarre,
Et elle vous cherche et elle vous appelle.
 

Ici, Jessie Pope décrit la guerre comme quelque chose de réjouissant, elle compare celle-ci à un jeu.

On pourrait également noter qu’elle considère son pays (Angleterre) comme une personne: le pronom personnel «she» est sensé renvoyer au féminin de la troisième personne du singulier, elle aurait donc du utiliser le pronom personnel neutre «It», en l’occurrence elle utilise le pronom «she», ce qui montre une personnification de la guerre.
Ce poème pourrait évoquer le nationalisme de l’époque, car il ne parle que de l’Angleterre, et pas des autres pays engagés dans le conflit.

Elle considère également la guerre comme quelque chose d’utile, elle fait référence à un travail.
L’expression «les gars» peut nous faire penser qu’elle interpelle les jeunes britanniques ayant l’âge de partir sous les drapeaux, pour défendre la Grande-Bretagne.
Sans compter qu’elle minimise les horreurs de la guerre, comme si celle-ci n’était pas dévastatrice.
Mais d’un autre côté, on peut dire qu’elle écrit de la poésie engagée, ces phrases permettent de le prouver «ça ne sera pas une promenade de santé – ça non! – ou encore «votre partie est dans la bagarre jusqu’au cou».

Lien vers la version anglaise : http://tpe-poetes-engages.wifeo.com/whos-for-the-game-jessie-pope-english-version.php



Créer un site
Créer un site