Anthem for doomed youth.
(Wilfred Owen).
 


Dans le cadre de notre TPE, nous avons étudié plusieurs poèmes de guerre (1ère Guerre Mondiale), dont Anthem for doomed youth, de Wilfred Owen.


What passing-bells for these who die as cattle? 
Only the monstrous anger of the guns. 
Only the stuttering rifles' rapid rattle 
Can patter out their hasty orisons.
No mockeries now for them; no prayers nor bells; 
Nor any voice of mourning save the choirs, –
The shrill, demented choirs of wailing shells; 
And bugles calling for them from sad shires.
What candles may be held to speed them all? 
Not in the hands of boys but in their eyes 
Shall shine the holy glimmers of goodbyes. 
The pallor of girls' brows shall be their pall; 
Their flowers the tenderness of patient minds, 
And each slow dusk a drawing-down of blinds.
 

Le poème, traduit en français :

 
 Hymne à la jeunesse condamnée.
 
Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail ?
Seule, la colère monstrueuse des canons,
Seul, le crépitement rapide des fusils hoquetants
Peuvent ponctuer leurs oraisons hâtives,
Pour eux, pas de prières ni de cloches dérisoires,
Nulle voix endeuillée hormis les chœurs, —
Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants ;
Et les clairons appelant pour eux depuis de tristes comtés.

Quelles chandelles seront tenues pour leur souhaiter bon vent ?
Non dans la main des garçons, mais dans leurs yeux,
Brilleront les lueurs sacrées des adieux,
La pâleur du front des filles sera leur linceul,
Leurs fleurs, la tendresse d'esprits silencieux,
Et chaque long crépuscule, un rideau qui se clôt.




Manuscrit original d'Anthem for doomed Youth.
 

Anthem for doomed youth” est un poème populaire connu, écrit par Wilfred Owen, qui reprend le thème de l'horreur de la guerre. Il emploie la forme traditionnelle d'un sonnet de Pétrarque, mais il utilise le schéma de rimes d'un sonnet anglais. Une grande partie de la seconde moitié du poème est dédié aux rituels funéraires subis par ces familles durement touchées par la Première Guerre mondiale. Écrit entre Septembre et Octobre 1917, lorsqu’Owen était patient à l'hôpital de guerre Craiglockhart à Edinbourg, récupérant de son traumatisme, le poème est une complainte pour les jeunes soldats dont les vies ont été inutilement perdues durant la Première Guerre Mondiale.

Pendant son séjour à l’hôpital, Owen se lie d’amitié avec un autre poète, Sassoon. Owen lui a demandé son aide pour affiner ses idées brutes de poèmes. C’est Sassoon qui a nommé le début du poème "hymne", et qui a également substitué "condamnée" à "morte".

Par rapport au titre, "Hymne à la jeunesse condamnée", nous pouvons dire qu'il est ironique, de par l'utilisation de la juxtaposition de "l'hymne", qui est associé au triomphe, avec «condamnée», associé à la défaite, à la perte.

La répétition du mot "seul"au vers 2 et 3 montre que pour les jeunes soldats, en dehors de la guerre, plus rien n'existe.

Owen a écrit le poème du point de vue d'un soldat sur un champ de bataille. Au cours des huit premières lignes (octet), le soldat répond à une question. ("Quel glas sonne pour ceux qui meurent comme du bétail ?" v.1) On remarque que la réponse apparaît au présent et se concentre presque exclusivement sur les sons et le rythme effréné de la guerre. Les phrases comportent des onomatopées qui symbolisent le bégaiement des fusils, les sons de la bataille…

Tout au long du poème, Owen utilise l'allitération pour montrer le rythme, comme le cliquetis rapide des fusils.

Dans l'octet, deux personnifications attirent l'attention sur la folie de la guerre: « la colère monstrueuse des canons » (comparaison des armes à feu à l'homme en colère) « Les chœurs suraigus et démentiels des obus gémissants » (comparaison des obus à des hommes).

Dans le sextuor, on retrouve trois métaphores sur la souffrance des pleureuses. On compare les lueurs saintes dans les yeux des garçons aux bougies, et une autre compare la pâleur du visage des filles au linceul. Dans la troisième, la tendresse de l'esprit des soldats devient des fleurs qui ornent leurs tombes.

À mon avis, en faisant cela, Owen choque le lecteur et l’introduit dans le thème du poème, la mort de soldats, et le fait s’interroger sur lui-même et sur la guerre. De plus, je pense que le mot "jeunes" accentue l'idée du "mal" de la guerre.


Lexique

Oraison : Discours prononcé en l'honneur d'un mort.

Linceul : Drap dans lequel on ensevelit un mort.


Lien vers la version anglaise : http://tpe-poetes-engages.wifeo.com/anthem-for-doomed-youth-analysis.php



Créer un site
Créer un site